Philopraxis et les ateliers de philosophie pour petits et grands par Amélie Marianne Bigeard

Deux siècles après Alcuin, Amélie Marianne Bigeard crée l’entreprise Philopraxis et les ateliers de philosophie pour petits et grands. Tours, ville de saint Grégoire, de ce Grégoire qui fut, au VIe siècle, le premier historien d’une France encore toute jeune. C’est ici qu’Alcuin ouvrit l’école de philosophie dans les années où Charlemagne instituait le gouvernement des esprits : ce fut la première en France ; c’est à Tours que la France commença à apprendre la sagesse. Page 24 Maurice Bedel La Touraine J. De Gigord, éditeur ; 1950

Bonjour Amélie, quelles connaissances avez-vous et pourquoi cette idée d’ateliers de philosophie ?

Bonjour Stéphane, merci pour cette comparaison avec Alcuin mais je ne suis ni poète, ni savant, ni semblable à ce théologien anglais de langue latine qu’Éginhard considérait comme « l’homme le plus savant de son temps”. En revanche je connais l’école, pas l’école du Palais, celle qu’Alcuin dirigea et qui fut cette grande école de l’empire carolingien, je parle de l’école d’aujourd’hui. J’ai obtenu en 2015 un Master Métiers de l’Enseignement de l’Éducation et de Formation « Enseigner la philosophie au Second degré » ainsi qu’une Maîtrise de philosophie en esthétique.

Je pense qu’il n’est jamais trop tôt, ni trop tard, pour se questionner et prendre de la distance par rapport à l’opinion commune et ses représentations. Les ateliers de philosophie invitent chacun à s’interroger sur un thème précis pour élaborer sa propre pensée en prenant en compte l’autre dans sa réflexion. En interrogeant les valeurs, les ateliers offrent l’opportunité de partager un moment ludique tout en se questionnant pour mieux appréhender le monde et mieux vivre ensemble.

Vous êtes également professeur de yoga spécialisé en Iyengar et Ashtang ?

Effectivement, professeure certifiée de Yoga, enregistrée auprès de Yoga Alliance et de la Fédération Internationale de Yoga, j’ai découvert cette pratique il y a plus de dix ans. Après avoir suivi différents cours de yoga dans de nombreux pays d’Amérique latine et aux Etats Unis, je souhaite aujourd’hui partager ce que j’ai reçu de mes professeurs et maîtres. J’enseigne un yoga d’inspiration Iyengar et Ashtanga dans le respect des corps de chacun et adapté à tous les âges en veillant à l’alignement du corps et le renforcement musculaire.

Vous avez séjourné quelques années en Amérique latine. A votre avis, quelle comparaison peut-on réaliser entre les gens de là-bas et les gens d’ici ?

J’ai séjourné 7 ans en Amérique latine, au Guatemala principalement, mais aussi en Colombie, à Pereira, une petite ville au coeur des montagnes, dans le triangle du café. Il est difficile d’établir une comparaison car nos cultures sont profondément différentes, politiquement, socialement… Je dirais que ce qui m’a marquée c’est sans doute le sourire, l’attention, la gentillesse des Latins au quotidien, mais qu’en même temps les difficultés étaient souvent occultées. Je pense que les Français peuvent sembler plus froids ou plus durs dans leurs rapports humains, mais qu’ils sont sans doute aussi plus transparents quant aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer.

Qu’est-ce qu’un atelier de philosophie pour enfants ?

L’atelier philosophique est un espace de parole collective qui n’a pas seulement pour objectif d’apprendre à exprimer ses pensées mais aussi d’écouter ce que les autres ont à dire, de comprendre ce qu’ils ont voulu dire, de respecter la différence et de construire avec l’autre une réflexion. L’animatrice joue le rôle de régulatrice, s’assurant que personne ne coupe la parole à un participant ou manque de respect à sa libre opinion. Elle s’assure également que la parole circule, qu’elle n’est pas monopolisée et qu’elle reste dans le cadre de la question proposée en début de séance.

L’atelier de philosophie se pratique déjà dans le cadre de l’enseignement aujourd’hui proposé dans les collèges, les lycées, l’école élémentaire ?

Bien sûr, les maîtres d’école et les enseignants d’histoire et de français pratiquent cette idée de contribuer à la réflexion de leurs élèves, de les aider à se forger une opinion. La difficulté est d’enseigner parfois à un nombre important d’enfants, en même temps. Les conditions dans lesquelles nous exerçons notre métier d’enseignant ne permettent pas toujours aux enfants de se forger leur propre opinion. Il leur est proposé une opinion déjà forgée par d’autres, notamment à propos des événements importants de l’histoire. Bien sûr que certains faits et évènements sont indiscutables quant à leur existence, mais dans la façon que nous avons de les étudier, nous avons tendance à les imposer comme une évidence, peut-être pour aller plus vite dans l’apprentissage, peut-être aussi parce que l’échange dans les grands groupes d’élèves ne facilitent pas l’expression, notamment lorsque lorsque l’on est jeune, que l’on apprend et que l’on est peu expérimenté dans la prise de parole. Finalement nous ne développons peut-être pas suffisamment leur capacité d’analyse, de réflexion et de critique, nous les empêchons peut-être de découvrir par eux-mêmes. Lorsque la classe comporte 30 élèves, c’est très difficile pour des enseignants de produire la même qualité d’interactions et les réflexions que l’on peut observer dans un groupe plus petit qui favorise l’expression de chacun.

La mairie, le conseil départemental ou le conseil régional, pourraient-ils financer votre intervention auprès des élèves des écoles, des collèges et des lycées ?

C’est vrai, au-delà d’un socle commun d’apprentissage fort heureusement garanti par l’Etat et l’Education nationale, il pourrait être utile que les collectivités locales participent plus à l’apprentissage et à l’épanouissement de leurs citoyens. Elles participent déjà, le financement des dépenses de fonctionnement de l’école est assuré par le budget communal, le département finance les collèges, le Conseil régional les lycées. Mais, il est important d’innover, l’Etat doit pouvoir s’appuyer sur les associations locales, avec des bénévoles et pourquoi pas des prestataires extérieurs comme des micro-entrepreneurs. Il nous faut innover, expérimenter, savoir encourager et concilier l’aide du bénévole moins professionnel mais qui dispose de temps disponible avec celui de l’entrepreneur indépendant plus spécialisé mais moins coûteux qu’un enseignant.

Pensez-vous que l’école d’aujourd’hui est toujours très ou trop imprégnée des concepts de Jean Piaget, l’élève obéissant, apprend et écoute le maître qui possède le savoir. Il existe une hiérarchie verticale dans un monde où les relations sont désormais de plus en plus égales et horizontales, un monde dans lequel on peut aussi apprendre plus facilement par soi-même. Peut-on dire que l’interaction et la discussion comme le recommande Lèv Vygotsky ne sont pas aujourd’hui pas suffisamment valorisées ?

Je pense que beaucoup de changements qui vont dans ce sens ont déjà été opérés au fil du temps, mais effectivement beaucoup reste à faire. Le terme de « projet » est par exemple désormais rentré dans les programmes scolaires. Il sous-tend des interactions, des discussions un « savoir être ensemble » et un « savoir construire ensemble ». Cela dit les élèves manquent de préparation et les enseignants n’ont pas toujours les moyens d’aller plus loin et d’approfondir alors même qu’ils ne demandent que cela. C’est donc souvent un sentiment d’inachevé, de frustration que l’on constate de part et d’autre. L’instauration systématique d’ateliers philosophiques dès le plus jeune âge et durant toute la scolarité serait une force incontestable et permettrait aux élèves d’accueillir les moments de discussions, de réflexion commune avec davantage de sérénité et d’enthousiasme.

Comment se déroule un atelier philosophie ?

La philosophie s’ancre dans ce qui est vécu au quotidien. C’est pourquoi l’atelier de pratique philosophique porte sur une question concrète qui peut voir le jour à partir d’un album jeunesse ou encore d’une œuvre d’art, présenté(e) en début de séance en lien avec le thème choisi. Pour les enfants, les thèmes sont choisis en fonction de l’âge, ils sont accessibles sur demande, par exemple : Qu’est-ce que grandir ? C’est quoi la peur ? Faut-il toujours dire la vérité ? A quoi sert l’art ? Peut-on toujours être heureux ?

Un atelier se constitue à partir de 6 enfants et n’excède pas 10 enfants afin de favoriser l’expression et l’écoute de chacun. Les groupes sont formés par tranches d’âge. La durée de l’atelier dépend de l’âge.

Pour en savoir plus sur le fonctionnement détaillé d’un atelier-type consultez mon site Internet :

https://www.philopraxis.fr/lien-ateliers

Vous proposez des ateliers de philosophie en entreprise ?

Oui il s’agit par exemple de développer le mieux-être afin de motiver les collaborateurs, de réfléchir en commun pour travailler plus efficacement en équipe, de réapprendre à écouter et se faire comprendre pour mieux communiquer, de prendre du recul pour redonner du sens à ses actions, de favoriser une culture de l’ouverture propice à la créativité et à l’acceptation du changement, d’identifier les problèmes et les résoudre afin de désamorcer les situations conflictuelles etc.

Les ateliers ou les formations ont alors lieu au sein de l’entreprise

Quels sont les tarifs que vous proposez ?

Pour en savoir plus et pour déterminer le programme des ateliers qui vous convient où connaître nos tarifs vous pouvez me contacter par courriel ou par téléphone. Conformément à l’esprit de l’association REP Rencontres et Échanges Professionnels, je pratique le devis gratuit de prestation vous pouvez consulter mon cv sur le site Internet de REP et sur mon site Philopraxis

Amélie Bigeard

contact.philopraxis@gmail.com 07.81.27.59.33